x. Le Monde de Fylias

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Fylias était à l'origine un monde prospère habité par un unique peuple harmonieux dont le nom est aujourd'hui oublié. Mais il n'existe pas d'histoire sans catastrophe, comme il n'existe pas d'arbre sans ombre et comme il n'existe pas de paradis sans enfer...

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Un jour, une porte de pierre surgit de la terre. Elle s'ouvrit, laissant démons et autres monstruosités déferler sur le monde. Les cultures furent brûlées, les villes ravagées et les hommes tués. Seule une petite minorité survécut et se terra dans les fins fonds d'une montagne, se nourrissant de rats et s'abreuvant d'eau de pluie.

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Là, une jeune fille au coeur pur du nom d'Isaya découvrit une caverne tapissée d'or au fond de laquelle reposait un énorme dragon. A son approche, le Dragon ouvrit ses grands yeux d'un noir profond. Dans un premier temps, il voulut la manger pour avoir troubler son sommeil éternel ; mais il s'aperçut qu'elle était pure et dans quel état de crise était le monde. Alors, il se leva et suivit Isaya au-dehors.

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Les hommes furent bien étonnés de voir débouler un reptile aussi grand que la montagne aux écailles arc-en-ciel, précédé d'une frêle jeune fille ! Le Dragon accepta de les aider, en échange de quoi les gens au coeur impur ne devraient sous aucun prétexte pénétrer dans sa caverne dorée. Les deux races conclurent le pacte.

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Le Dragon s'envola donc vers la Porte des Enfers - c'est ainsi qu'on l'appelle depuis son ouverture -, autour de laquelle festoyaient tous les démons. Les ténèbres de ses yeux les rendirent vulnérables ; la lumière de son corps les aveugla ; le feu qu'il cracha les brûla ; l'eau qu'il vomit les noya ; la terre qu'il fit trembler les aspira ; le vent de ses ailes les balaya ; la foudre qu'il fit tomber les foudroya ; le poison qu'il distilla les acheva. Puis il scella la Porte des Enfers.

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Les réjouissances furent mémorables. On replanta les cultures en dansant, on reconstruit les villes en chantant et, surtout, on célébra le Dragon. Celui-ci, sans pourtant aucune égratignure, déclara avec sagesse qu'il retournait dormir dans sa caverne. Si un jour, la menace revenait, il suffirait qu'une personne au coeur pur franchisse le pas de sa demeure et le réveille de nouveau.

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Les siècles, puis les millénaires passèrent, sans jamais qu'un démon montre le bout de son nez. Les hommes fêtèrent chaque année le Dragon par le Vin - la Boisson Sacrée -, si bien qu'ils commencèrent à boire le Vin tous les mois, puis tous les jours. Ils devinrent dépendants, puis ivres, puis violents, puis impurs. Aucun ne semblait être digne de réveiller le Dragon. Mais le Dragon ? Qui était le Dragon ? Ah ! une vieille légende bonne à raconter aux petits enfants ! Aux yeux saouls des hommes, le Dragon n'existait plus.

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Moins les hommes croyaient au Dragon, moins le charme qui retenait les démons restait fort. Une petite fente s'ouvrit dans la Porte des Enfers, et un esprit en sortit. Oh ! ce n'était qu'un esprit frappeur, de rien du tout par rapport à l'attaque de démons de jadis ! Mais le malin réussit à brûler une des cultures d'un vieil ivrogne, si bien qu'il donna l'alerte générale pour un simple pied de vigne hors d'état.

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On se mit à redouter pour son propre vin, et on voulut réveiller le Dragon. Eh oui ! les hommes ne croyaient en quelque chose que lorsque cela les arrangeait. Mais où étaient les gens au coeur pur ? Balivernes ! Il suffisait que quelqu'un entre et touche le Dragon, disait-on. On envoya le vieil ivrogne toucher l'énorme reptile. Aussitôt l'effleura-t-il qu'il ouvrit ses lourdes paupières. Mais ce n'était pas le Dragon beau et fort de jadis ; c'était un vieux Dragon aux écailles ternes qui commençaient déjà à tomber, laissant voir une peau pâle et parcheminée. Le sortilège était rompu : un impur avait pénétré la Caverne d'Or.

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Malgré la colère, le Dragon se rendit à la vigne pour bannir l'esprit frappeur. Mais ses yeux ne reflétaient plus que sa douleur ; son corps autrefois lumineux grisaillait ; il ne crachait plus que de l'âcre fumée ; l'eau qu'il vomissait était l'équivalent d'un bain pour nourrisson ; son fameux séisme ne faisait trembler que les feuilles ; il peinait à secouer ses ailes et ne pouvait provoquer qu'une brise innoffensive ; la foudre qu'il invoquait ne faisait que chatouiller les gens ; le poison qu'il dispersait avait l'effet d'un petit pois avalé de travers. Bref, à force d'attaques retorses, l'esprit infligea une blessure mortelle au Dragon.

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Alors qu'il se vidait de son sang et que ses yeux se faisaient de plus en plus vitreux, le Dragon aperçut une jeune fille du nom d'Isabelle, descendante directe d'Isaya. Il lui confia avant de mourir que ses huit fils puniraient les hommes. Sans autre explication, il passa de vie à trépas.

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De sa dépouille jaillirent alors le Loup des Ténèbres, le Lion de Lumière, le Phénix de Feu, le Narval d'Eau, le Cheval de Terre, le Faucon de Vent, le Tigre de Foudre et le Serpent de Poison. Leur aura était telle que l'esprit fut tué. Mais les huit frères n'étaient pas en très bons termes : dès leur naissance, ils commencèrent à se disputer pour savoir qui prendrait la relève de leur père.

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Les hommes se divisèrent et se rangèrent sous l'ordre d'un des Éléments de la Nature. Ils délaissèrent la terre de leurs ancêtres à la conquête de nouveaux territoires pour fonder leur propre nation. Désormais, la terre d'autrefois est appelé Pays Sauvage...

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Forum tout nouveau ^^

L'histoire est genial !Je vais m'inscrire quand je vais revenir en France !